J’adore la Havane… J’y retourne chaque année (ou presque) et chaque fois, je retrouve avec plaisir ses rues animées, les kiosques désuets des libraires de la Place d’Armes, les sympathiques cocos-taxis, l’incroyable débrouillardise des vendeurs ambulants, la joie de savourer un mojito sur le Prado, les vagues qui viennent fouetter le Malecon. Sans oublier la musique, omniprésente, même au milieu des immeubles les plus délabrés… Pour moi, la Havane est une ville qui a du rythme et du caractère, dans tous les sens du terme ! Voici pourquoi:
1) Les rues de la vieille Havane :
La «Villa de San Cristobal de la Havana » fût officiellement fondée en 1519, sur la Place d’Armes, en face du Château de la Force Royale, où siégeait l’armée espagnole. De l’autre côté de la place, l’ancien Palais des Capitaines généraux renferme aujourd’hui de nombreux objets et artefacts qui rappellent cette époque. Il est aussi très agréable de flâner parmi les libraires qui s’installent tout autour du parc, avec leurs vieux recueils de poésie et de propagande. Comme tout le quartier de la vieille Havane a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, on y a restauré une foule de bâtiments et les quatre places. Outre la Place d’Armes, il faut voir aussi la place de la cathédrale (dominée par ce chef d’oeuvre baroque) et la place Saint-François d’Assise, puis emprunter la rue Obispo, une des principales artères commerçantes, qui a été joliment restaurée elle aussi.
2) Le Capitole :
C’est toute une ironie du destin mais oui, l’un des bâtiments les plus remarquables de la Havane rappelle… le Capitole de Washington. En plus, le stationnement voisin est toujours rempli de nombreuses voitures américaines des années 40; ce qui nous donne l’impression d’être plongé dans un vieux film américain. De fait, ces nombreuses Ford et Buick anciennes ont été abandonnées par les Américains lorsqu’ils quittèrent le pays lors de la révolution cubaine, en 1959. Depuis, les Cubains les ont si bien rafistolées et minouchées que ces bijoux roulants font désormais partie du patrimoine national.
3) Soirée nostalgie, à l’Hôtel Nacional:
Dans les années 40 et 50, la capitale cubaine était devenue le terrain de jeu de l’Amérique ou le « Monte-Carlo des Caraibes », comme on la surnommait aussi. La ville comptait alors de nombreux casinos, des cabarets et plusieurs hôtels chics, tels que l’Hôtel Nacional, qui était fréquenté par de nombreux gangsters et une panoplie de vedettes telles que Nat King Cole, Ava Gardner, Marlon Brando et plusieurs autres. Aujourd’hui encore, cet hôtel demeure un des lieux emblématique de la ville, grâce à son architecture unique, ses jardins luxuriants et son bar légendaire, décoré de photos et souvenirs qui évoquent le passage de toutes ces stars. (coin des rues O et 21, dans le Vedado) http://www.hotelnacionaldecuba.com
4) Du rhum, même au musée !
Comme le rhum est indissociable de Cuba, le musée du rhum s’avère un détour presqu’obligé. On y découvre les débuts de la production à Cuba, l’histoire du train à vapeur qui transportait la canne à sucre et toutes les étapes du processus: de la récolte au vieillissement en tonneaux de chêne, en passant par la fermentation, la distillation et la filtration. Bien sûr, ces visites guidées se terminent au bar, où l’on déguste quelques produits de la maison, dont leur rhum 7 ans. (au 262, Avenida del Puerto, près de la place Saint-François d’Assise) www.havana-club.com
5) Des hôtels pas comme les autres:
Depuis plusieurs années, le Bureau de l’historien de la ville et l’agence gouvernementale Habaguanex travaillent de pair pour restaurer de nombreux bâtiments historiques de la vieille Havane et en faire des hôtels ou des restaurants de charme. A ce jour, leur collection compte déjà une vingtaine de ces hôtels, qui possèdent tous une personnalité et un style différents, généralement liés à leur fonction d’origine. L’hôtel Los Frailes, par exemple, s’inspire de la basilique Saint-François d’Assise, tout près, si bien que les uniformes du personnel évoquent des soutanes. Plutôt rigolo, surtout au bar! Quelques-uns de ces bâtiments historiques sont également devenus des restaurants, tels que « L’Imprenta », par exemple, qui propose des spécialités cubaines dans un décor qui rappelle l’ancienne imprimerie qui s’y trouvait jadis. (208, rue Mercaderes). www.habaguanexhotels.com
6) Mojito ou daiquiri ?
Rhum blanc, citron vert, plus un soupçon de menthe et de sucre… Nul doute, le mojito est aussi indissociable de la Havane que l’écrivain américain Ernest Hemingway, qui l’a popularisé. Ce dernier disait: « mon mojito à la Bodeguita et mon daiquiri à la Floridita! ». D’ailleurs, il semblerait que ce soit un des serveurs du bar La Floridita qui inventa le daiquiri, justement! Evidemment, bien des daiquiris ont coulé depuis, mais le bar lui-même n’a que peu changé (coin Obispo et Montserrate) Quant au restaurant La Bodeguita del medio » (sur la rue Empedrado), il fait salles combles lui aussi. Personnellement, je préfère de beaucoup la terrasse de l’hôtel Ambos Mundos, à cause de sa vue imprenable sur la cathédrale, les palais et les forteresses de la vieille ville. Quelques étages en-dessous, la chambre qu’occupait Hemingway (la 511) est devenue un petit musée. (153, Obispo)
7) Vous avez dit cigares ?
L’hôtel Conde de Villanueva a été conçu pour les connaisseurs de cigares. Toutes ses chambres portent les noms de grandes marques et bien sûr, l’ hôtel possède aussi l’une des meilleures sélections de cigares de la Havane, dans son salon de cigares et sa boutique (202, rue Mercaderes). On peut aussi aller voir et humer les cigares à la fabrique de Partagas, qui propose des visites guidées et une belle sélection de cigares, dans sa boutique. (520, Industria, tout près du Capitole)
8) Pause fraîcheur sur le Prado et le Malecon:
Lorsque la température grimpe, rien de tel qu’une pause fraîcheur et un cocktail sur la terrasse de l’hôtel NH, car rares sont les endroits qui offrent une aussi belle vue sur le Parque Central et le Capitole, entre autres. (coin des rues Prado et Neptuno) Autre option: aller prendre un café et un croissant à la boulangerie française (sur le « Paseo Marti », devant le Parque Central). Ensuite, il faut aller flâner sous les palmiers du Paseo Marti – aussi appelé le Prado – puis continuer jusqu’au fameux Malecon, qui longe la mer… Chose certaine, on y sera bien entourés car chaque jour, le Malecon devient le lieu de rendez-vous des amoureux qui viennent s’y faire des yeux doux, au coucher du soleil… Peut-on les blâmer ?
9) Cocktails au Sloppy Joe’s:
Situé à deux pas du Parque Central, le bar Sloppy Joe’s est un nouvel incontournable de la capitale cubaine. Fondé par un émigré espagnol (José Garcia) dans les années 1920, ce bar était également fréquenté par une foule de célébrités d’Hollywood dans les années 30 et 40, dont Errol Flynn, John Wayne, Spencer Tracy, Clark Gable et Ernest Hemingway, bien sûr ! Heureusement, même s’il avait été fermé pendant de longues années, le Sloppy Joe’s a été restauré à l’identique, ce qui inclue son fameux bar en acajou (immortalisé dans le film britannique « Our Man in Havana ». (Au coin des rues Zulueta et Anima) http://www.sloppyjoes.org
10) Un cimetière, digne d’un musée !
Quoi qu’il soit un peu à l’écart du centre (mais accessible en taxi), le cimetière Cristobal Colon vaut vraiment le détour. Car on y retrouve des milliers de tombes et de mausolées, dont plusieurs qui seraient dignes de figurer dans un musée! Les uns sont ornés de différents types de marbre (blanc ou noir), tandis que les autres sont décorés ou coiffés d’anges et de figures mythologiques de toutes sortes. Un tel éventail de piété et de richesse donne à ce cimetière des allures presque surréalistes….
Informations pratiques:
S’y rendre ? De nombreux voyagistes ( tels que Transat ou Caribe Sol) proposent maintenant des hôtels à la carte à la Havane ou des forfaits qui combinent quelques jours à la Havane et quelques autres à Varadero, par exemple.
Où séjourner ? Idéalement, dans l’un ou l’autre des hôtels de charme du groupe Habaguanex, tels que l’hôtel Los Frailes, qui évoque une abbaye médiévale, l’hôtel Florida (cour charmante) ou l’hôtel Santa Isabel, situé sur la Place d’Armes et parmi les plus élégants de la ville. http://www.habaguanex.com
Dans le quartier de Miramar, le Melia Habana possède aussi de bons atouts: plusieurs restaurants, vaste piscine, centre d’affaires et un bon service internet. http://www.solmeliacuba.com
A lire : Les guides « Cuba» ou « Comprendre Cuba » (par Hector Lemieux), tous deux publiés aux Editions Ulysse. Ce dernier n’est pas un guide de voyage mais explique plusieurs points (politique, réalité économique, sexualité, etc.) qui peuvent être fort utiles.
Informations: http://www.gocuba.ca
Cuba a beaucoup changé depuis 2010. La nouvelle édition du guide Comprendre Cuba vient tout juste de paraître et s’avère encore plus pertinente pour mieux saisir cette destination prisée des québécois.
http://www.guidesulysse.com/catalogue/Comprendre-Cuba-Comprendre,9782894643648,produit.html
Élizabeth
Libraire à la librairie de voyage Ulysse.
Oui, vous avez raison, Cuba est en constant changement. Merci pour ce commentaire. J’ajouterai cxette information dans mes prochains reportages sur la destination.
Nice article. If you want to know more about Havane look at this site http://www.havana-live.com
Thank you.