C’est fou comme il peut être salutaire de retourner sur le plancher des vaches, de temps en temps ! Alors, imaginez le plaisir de pédaler au milieu des fleurs, des vallons et des vaches suisses, bien sûr ! D’accord, je l’ avoue: il s’ agissait d’un vélo électrique… Au début, je ressentais un peu le syndrome de l’imposteur; ayant l’impression de tricher, en quelque sorte… Mais, comme la Suisse est un pays très vallonné, c’est fou comme l’assistance du moteur devient vite très appréciée ! Cela dit, çà n’enlève rien au plaisir de pédaler en pleine nature, d’autant plus qu’en épargnant notre énergie, on peut parcourir de plus longues distances dans une journée. Ou encore, on prolonge nos escales ; ce qui ne manque pas d’arriver, au pays du fromage et du chocolat ! Et lorsqu’on juge qu’on a un peu abusé de toutes ces bonnes choses, justement, on peut aussi moduler nous-mêmes l’assistance du moteur, pour se dépenser un peu plus…
En tout cas, n’en déplaise aux puristes, les vélos électriques (ou E-bikes par ici ) sont maintenant très répandus en Suisse, à tel point qu’on a même conçu des itinéraires pour ce mode de transport. L’un des plus beaux s’appelle la Route du coeur (ou la route 99), parce qu’il traverse une bonne partie de la Suisse centrale, permettant de pédaler de Lausanne jusqu’à Berne, par exemple. Chose certaine, ce circuit emprunte des routes panoramiques, tout en étant jalonné d’endroits agréables où les cyclistes peuvent recharger leurs batteries, au sens propre et figuré ! Plusieurs hôtels ou centres d’informations touristiques possèdent donc des bornes électriques pour les vélos; tandis que les cyclistes, eux, peuvent faire le plein d’énergie dans plusieurs fromageries, pâtisseries ou restaurants, avec des vues plongeantes sur le Lac Léman ou sur les vallées de l’Oberland bernois.
Première suggestion d’itinéraire: dans le Canton de Vaud, en Suisse francophone. Ici, la Route du coeur porte bien son nom car des sommets de 3000 mètres – ceux des Alpes et du Jura – viennent se mirer dans le lac Léman, le plus grand d’Europe occidentale. On y traverse aussi des villes élégantes (Montreux, Nyon, Morges) et les étonnants vignobles du Lavaux, qui semblent déjouer les lois de la nature, en s’agrippant à des terrasses qui dévalent en pente vers le lac Léman… Un point de vue à couper le souffle et un trésor bien caché, qui figure maintenant au Patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 2007. Evidemment, comme ces vignobles s’étagent sur une quarantaine de terrasses au total, ils imposent un dur labeur artisanal… Et pourtant, ils sont exploités depuis plus de 1000 ans: d’abord par les moines cisterciens, puis par des générations de vignerons passionnés, qui se définissent eux-mêmes comme des « jardiniers de la vigne ». Leurs vins rouges et blancs proviennent principalement de cépages comme le chasselas, le gamay ou le pinot noir et certains d’entre eux, ma foi, se défendent plutôt bien… Par contre, leurs productions sont limitées et très peu exportées hors du pays ; ce pourquoi il faut venir en Suisse pour les goûter… Avec de bonnes charcuteries, quelques morceaux de gruyère et les accents chantants des viticulteurs, qui contribuent au charme de la Suisse romande.
Deuxième suggestion d’itinéraire: l’Oberland bernois. Ensuite, nous avons mis nos vélos sur le train (ils ont des compartiments prévus à cet effet), pour aller pédaler du côté de la Suisse germanique, dans la région de l’Oberland bernois. Cette région est aussi le terroir du fameux fromage Emmental, qui tire son nom de la rivière Emme, qui coule au pied du château médiéval de Burgdorf, principale ville de la région. Comme les villes ne sont pas très étendues par ici, on se retrouve rapidement au milieu des vaches, dont on entend les cloches résonner un peu partout dans les vallées. Des vaches qui semblent aussi sereines et bienheureuses que sur les emballages de chocolat au lait ! Ici, on pédale sur les plateaux préalpins, avec des prés qui ondulent à l’infni, jusqu’aux Alpes qui apparaissent en toile de fond. Outre les pâturages, on traverse aussi des prés fleuris et des hameaux de maisons de bois, avec leurs balcons fleuris et leurs toits de bardeaux qui descendent très bas. Bien sûr, on croise aussi la rivière Emme et des fromageries historiques comme celle d’Affoltern, qui a commencé ses activités autour de 1750. De la fromagerie de l’époque, on passe aussi à celle d’aujourd’hui : qui nous démontre toutes les étapes de production de l’Emmentaler (une AOC et le premier produit d’exportation suisse). Une visite assez captivante, merci, où l’on apprend notamment le secret des trous de l’Emmental… Ah ! ah ! vous croyez que je vais vous le révéler ? Il faut bien que je laisse moi aussi quelques trous dans mon histoire; ne serait-ce que pour vous inciter à aller pédaler par là un jour…
Voyez aussi:
https://nathaliedegrandmont.com/2016/08/20/suisse-rendez-vous-avec-chaplin/
et: https://nathaliedegrandmont.com/2016/08/20/suisse-beautes-et-delices-du-valais/
Informations pratiques :
Pour faire du vélo électrique : On trouve beaucoup de détails sur la Route du coeur et les circuits de vélo électrique sur le site internet: http://www.myswitzerland.com. Par ailleurs, certains voyagistes québécois – comme Tours Chantecler, par exemple – peuvent vous aider à organiser vos circuits (guidés ou individuels), en collaboration avec des compagnies suisses. Parmi celles qui organisent des circuits guidés, il y a Natures Escapades (dans la région de Montreux et du Lavaux, http://www.natscape.ch) et European Walking Tours (dans l’Oberland Bernois, http://www.walkingtours.com).
S’y rendre : Classée parmi les meilleurs compagnies aériennes au monde, Swiss propose des vols quotidiens entre Montréal et Zurich. La qualité des services et de la nourriture s’y démarquent en effet, de même que la rapidité des correspondances et des formalités d’arrivée à l’aéroport de Zurich. L’efficacité suisse à son meilleur ! www.swiss.com
Circuler en train : Le train est un excellent moyen de circuler en Suisse. D’une ponctualité renversante, le réseau ferroviaire suisse se rend partout et offre des parcours ferroviaires impressionnants. Autre avantage : la compagnie Swiss collabore étroitement avec les compagnies de chemins de fer suisses, de telle sorte que si l’on poursuit notre voyage en train, on peut enregistrer notre bagage à l’aéroport et le récupérer seulement à la gare de notre destination finale. Ce partenariat fonctionne à merveille. De plus, les trains ont des compartiments prévus pour les vélos. Si l’on prévoit plusieurs trajets, il peut être avantageux de se procurer la Swiss Pass, vendue par Rail Europe. Cette passe ferroviaire donne aussi un accès illimité au transport en commun dans plusieurs villes, plus des réductions dans certains musées et attraits. www.raileurope.ca
Informations : Suisse Tourisme : www.myswitzerland.com
3 commentaires sur “Suisse: Vins et fromage, en bicyclette”