Que peuvent avoir en commun des ânes albinos, des orchidées sauvages, des châteaux médiévaux, des producteurs de mozzarella, des stations de ski alpines, des grottes sous-marines et des îles de légendes ? Tous se trouvent dans l’un des 24 parcs nationaux italiens… En effet, bien qu’ils soient gérés par le Ministère de l’Environnement, les parcs nationaux italiens sont très différents des nôtres, au Canada, car les leurs sont habités, pour la plupart.
En entrevue avec Domenico Mauriello, responsable de nouveaux projets nationaux et internationaux de l’Union Camere (mandaté par le Ministère de l’Environnement), j’ai appris qu’en Italie, les parcs nationaux ont le mandat de protéger la nature, bien sûr, mais également les activités agricoles, culturelles et économiques, présentes sur leurs territoires. « Ce n’est pas toujours évident de faire cohabiter tout cela, mais on y arrive », explique monsieur Mauriello. « Pour un visiteur, poursuit-il, çà devient un atout, car les parcs nationaux représentent un microcosme de l’Italie. On y retrouve, au même endroit, les trois piliers de la société italienne : la nature (dont certaines espèces menacées), la culture et la gastronomie (des vignobles, des produits d’AOC, etc.). Plusieurs de ces parcs nous permettent aussi de découvrir des régions méconnues, comme les Pouilles, la Calabre ou certaines petites îles. » Voilà pourquoi certains parcs comptent des châteaux médiévaux ou des sites archéologiques, alors que d’autres cachent des sommets alpins, des chutes, des plages ou des fonds marins spectaculaires… Chose certaine, comme la majorité des parcs comptent des villages et de nombreux producteurs agro-touristiques, on peut facilement séjourner sur place, tout en profitant des attraits à proximité et des bons produits du terroir tout autour. Comme tout cela donne bien envie d’ajouter un parc ou deux à notre prochain itinéraire en Italie, voici quelques-uns des plus beaux et ce qu’on peut y découvrir :
Cinque Terre :
Le plus connu des parcs nationaux italiens est celui des Cinq Terres, situé aux abords de La Spezia, en Ligurie. Il s’agit de 5 villages lovés entre la mer et les montagnes, dont le cachet unique a été reconnu au Patrimoine mondial de l’Unesco. Avec leurs maisons colorées perchées à flanc de collines, ils ne sont accessibles qu’en train, en bateau ou à pied… Par conséquent, ce parc englobe tout un réseau de sentiers : plusieurs qui parcourent l’arrière-pays et le fameux sentier « Bleu », qui relie les cinq villages (11km, env. 5h de marche). Le premier tronçon (facile et surnommé la Via dell’Amore ) nous offre des vues et des émotions sans pareil, alors qu’on longe la mer, perchés sur une corniche qui épouse les reliefs de la falaise. Puis, aux abords de Vernazza, on croise de nombreux champs et vignobles en terrasses, quadrillés par de beaux murs en pierres sèches. Les pentes sont si abruptes que les paysans y utilisent de petits trains sur monorails, pour transporter les raisins.
Bien sûr, l’arrivée dans chaque village devient un beau prétexte pour flâner : dans les églises, les boutiques d’artisanat, les marchands d’huiles d’olive ou de pesto (la spécialité de cette région). Et que dire des ports ! Avec leurs barques colorées qui tanguent au pied des falaises, ils nous offrent le décor idéal pour savourer tranquillement un verre de Sciacchetra : le fameux vin doux typique d’ici, qui faisait déjà la réputation des Cinq Terres, au 15ème siècle… Accès : 30 minutes de train de La Spezia. Hébergement : De nombreux hôtels de charme à Monterosso et Riomaggiore. http://www.parconazionale5terre.it
Gran Paradiso:
Ce parc porte le nom d’une montagne, qui culmine à plus de 4000 mètres d’altitude, au cœur des Alpes italiennes, entre le Piémont et la Vallée d’Aoste. Au 19ème siècle, il appartenait au roi Vittorio Emanuele II, qui y avait fait construire cinq refuges de chasse, aujourd’hui accessibles aux visiteurs… Entre deux sommeils (royaux !), on peut visiter un jardin botanique alpin ou partir à l’assaut des sommets, en compagnie de guides (été ou hiver). On y retrouve aussi 5 stations de ski (et du ski de fond), de l’escalade de glace, du rafting, plus le seul parc d’aventure italien, situé dans un canyon (tyrolienne et escalade combinés). Parmi les plus spectaculaires, Gran Paradiso est aussi le premier parc à avoir été créé en Italie (en 1922), dans le but de protéger le bouquetin alpin. Grâce à cela, leur population a pu augmenter considérablement depuis 40 ans, si bien qu’ils sont même devenus le symbole du parc. Des ambassadeurs avec beaucoup de panache ! Accès : 1h20 de route de Turin. Hébergement : Nombreux hôtels, gîtes et campings. http://www.pngp.it
Foreste Casentino, Monte Falterosa, Campigna :
Trop de touristes à Florence ? Qu’à cela ne tienne… A moins de deux heures de là, voici un oasis de verdure et de tranquillité, qui cache aussi des trésors culturels : comme le Château Poppi, construit au Moyen-Âge, par la famille Guidi. Dans sa partie est, le parc compte également des montagnes impressionnantes (dont les monts Falterona et Penna), où l’on peut faire du vélo de montagne ou des randonnées, avec l’espoir d’y croiser des cerfs et des renards roux. D’avril à septembre, il y a aussi des tours guidés pour aller cueillir des champignons Prugnolo. Accès : 1h30 de route de Florence. Hébergement : Une douzaine de villages possibles. https://www.parcoforestecasentinesi.it/en
L’archipel toscan :
Eh! Oui, voici maintenant un parc marin… qui représente d’ailleurs la plus grande aire marine protégée en Europe. Imaginez : 200 kilomètres de côtes et quantité de belles plages à faire rêver ! Situé au large de Porto Santo Stephano, ce parc englobe une série de petites îles et îlots, plus 7 îles principales, dont l’île d’Elbe, qui a été le lieu d’exil de Napoléon (en 1814-1815). D’ailleurs, on peut y visiter l’ancienne résidence de Napoléon (Palazzina dei Mulini) ainsi qu’un sanctuaire de papillons, qui abrite une cinquantaine d’espèces rares. Sur les autres îles nous attendent aussi la ville médiévale de Portoferraio, une forteresse du 15ème siècle construite par la famille des Médicis ainsi qu’une colonie pénitentiaire (une sorte d’Alcatraz italien) où les prisonniers produisent un vin blanc appelé Gorgona. Entre deux bronzettes sur les plages, on peut faire de la plongée en apnée et du kayak à Pianosa, puis faire honneur au fromage Pecorino local, encore meilleur avec l’un des sept vins d’appellation contrôlée. De quoi varier les plaisirs et les étirer sur plusieurs jours ! Accès : Traversiers de Livourno (3h) et de Porto Santo Stefano. Hébergement : Plusieurs hôtels, gîtes agricoles et campings. http://www.islepark.it
Cilento, Vallo di Diano et Alburni :
Situé dans le coin sud de la Campanie, ce parc s’étend de la côte tyrrhénienne jusqu’au pied des Apennins. Sur la côte, on trouve de belles plages isolées (comme Cala Bianca) et des sites de plongée exceptionnels, qui incluent même une trentaine de grottes sous-marines. La campagne, elle, nous invite à visiter les cavernes Castelcivita, le monastère San Lorenzo, plus de nombreux vignobles et producteurs de mozzarella de bufflonne : LA spécialité de la région qui vaut déjà le détour à elle seule ! Attendez de goûter les mozzarellas fraîches chez Tenuta Vannulo et vous comprendrez !
Puis, au milieu de tout cela, le charmant site archéologique de Paestum : plus petit mais beaucoup moins connu (et plus tranquille) que Pompéi… Par contre, Paestum témoigne d’une époque où toute cette région était surnommée « Magnia Grecia » (la Grande Grèce). D’ailleurs, le site possède trois beaux temples grecs, très bien préservés, qui ont été construits entre 550 et 450 avant Jésus-Christ. Puis, comme Paestum est devenue une colonie romaine par la suite, elle nous offre aussi un avant-goût de cette autre civilisation marquante, dignement représentée par l’amphithéâtre et le forum, entre autres. Chose certaine, avec de telles richesses naturelles, culturelles et historiques, on ne s’étonne pas que ce parc fasse partie du Patrimoine mondial de l’Unesco ! Accès : 1h de route de Salerne ou 1h45 de Naples. Hébergement : Nombreux hôtels. http://www.cilentoediano.it
Alta Murgia:
Situé dans la région des Pouilles, ce parc dissimule des sites naturels et archéologiques surprenants, dont 4000 empreintes de dinosaures, laissées par 5 espèces différentes… Pendant des siècles, la pierre de calcaire de la région a aussi servi pour construire des maisons de ferme, des citernes ou des huttes de bergers aux toits côniques (surnommés « trulli »), qu’on retrouve encore, disséminés dans la campagne. Côté nature, on peut y admirer de nombreuses fleurs sauvages (au printemps et en été), alors que plusieurs producteurs agricoles nous proposent des cours de cuisine ou des dégustations, pour goûter les bonnes huiles d’olives ou le vin AOC de la région, le Castel del Monte. Un excellent prélude pour visiter ensuite le château médiéval Castel del Monte ou la cathédrale d’Altamura. Accès : 45 minutes de route de Bari. Hébergement : de nombreux hôtels, B&B et gîtes agricoles. http://www.parcoaltamurgia.gov.it
Asinara:
Un autre beau parc sur une île… Celle-ci est la troisième plus grande de la Sardaigne, et elle a déjà servi de lieu de quarantaine et de prison, notamment pendant la Seconde guerre. D’ailleurs, on raconte que, vu la beauté des plages et de la mer, on permettait souvent aux prisonniers de s’y baigner… Aujourd’hui, on peut tous profiter allègrement de ces belles criques tranquilles, baignées par une mer turquoise. Ensuite, certains partent observer les dauphins ou les fonds marins (nombreux sites de plongée); tandis que d’autres explorent l’île, dans l’espoir d’apercevoir sa colonie d’ânes albinos. Nul ne connaît la raison de cette couleur ni comment ils sont arrivés ici, mais ces ânes sont parmi les trucs les plus insolites en Italie… Accès : 1h15 de traversier, à partir de Porto Torres. Hébergement : Nombreux B&B et hôtels sur l’île. http://www.parcoasinara.org
De façon générale, plusieurs parcs nationaux italiens permettent aussi de découvrir des régions moins connues. C’est le cas du Parc national de Sila, en Calabre, qui compte des musées, des sentiers de randonnée, un lac et 2 pistes de bobsleigh. Puis son voisin, le parc Pollino, abrite des gorges, des sources thermales et des truffes blanches, sans oublier quelques communautés originaires d’Albanie, qui nous invitent à découvrir leurs traditions. Au centre du pays, le parc national Gran Sasso et Monti Della Laga cache le glacier le plus au sud d’Europe (« le Calderone »), le plus long sentier équestre d’Italie (320 km) et la traditionnelle céramique de Castelli, qu’on enseigne avec fierté, dans ce village.
Chose certaine, grâce aux règles, au code d’éthique et au sentiment de fierté régionale qu’ils prônent, les parcs nationaux italiens semblent être devenus des gardiens des traditions et de l’authenticité… Et çà, ce sont des trésors de plus en plus rares et précieux, qui justifient d’inclure quelques parcs, dans nos prochains voyages en Italie…
Voyez aussi:
https://nathaliedegrandmont.com/2016/04/07/italie-5-coups-de-coeur-en-toscane/
Informations pratiques :
S’y rendre : L’Italie est desservie toute l’année, par plusieurs vols réguliers (dont Air France, KLM et d’autres). D’avril à octobre, Air Transat propose aussi 3 vols directs chaque semaine, entre Montréal et Rome. http://www.airtransat.ca
Informations complémentaires : Pour en savoir plus, on peut se référer aux sites individuels de chacun (voir plus haut). Il y a aussi un site pour l’ensemble des 24 parcs nationaux : http://www.parks.it
Bonjour Nathalie.
Je suis Michelle dalphond une ancienne voisine de la rue charlemagne. Je dois te parler c’est urgent car une dame est venue porter ton porte monnaie chez moi. Je suis présentement à Québec mais mon fils est à la maison.
Michelle dalphond