Venise est à la fois un musée et un théâtre à ciel ouvert. Un théâtre de la Commedia dell’Arte, bien sûr, et qui attire les foules… J’y étais en juillet, à un des moments les plus achalandés de l’année, où de nombreux croisiéristes prennent d’assaut le pont du Rialto et la Place Saint-Marc. Mais c’est justement en tentant de fuir ces foules que j’ai découvert d’autres endroits charmants et beaucoup plus tranquilles, à quelques minutes à peine des hordes de touristes…
Quartier du Cannaregio:
Première bonne nouvelle: oui, même en plein mois de juillet, il est encore possible de trouver des rues ou des recoins presque déserts à Venise… Comme plusieurs quartiers de Venise ressemblent à des labyrinthes, la majorité des visiteurs ne s’aventurent que très peu en dehors des principales « piazzas« . Il suffit donc d’oser se perdre un peu, de s’éloigner des pôles d’attraction (pas plus de 15 ou 20 minutes de marche, parfois), pour se retrouver dans le quartier de Cannaregio, par exemple.
Ce quartier est bordé au sud par le Grand Canal et au nord par des quais, qui regardent vers les îles de la lagune. Plusieurs Vénitiens (plus d’un tiers) vivent dans ce quartier encore préservé et populaire. On s’y perd (mais quel plaisir !) dans un dédale de ruelles et de canaux, en découvrant de petites boutiques, des épiceries installées dans des péniches, des chats qui pointent leurs museaux derrière les rideaux, des vêtements qui sèchent aux fenêtres; bref, une Venise beaucoup plus vraie et habitée… Parfois, on débouche aussi devant une belle église peu fréquentée, telle que la Madonna dell’Orto, qui possède une façade gothique et plusieurs oeuvres du Tintoret (à l’intérieur).
Le quartier du Cannaregio abrite aussi l’ancien quartier juif. Bien que la communauté juive se soit dispersée à différents endroits de la ville, le ghetto historique a conservé son cachet et plusieurs de ses synagogues. Pour nous, ce fût un véritable coup de coeur: le plaisir d’avoir certaines rues et canaux à nous tout seuls (ou presque), le bonheur de pouvoir observer et photographier des détails sans être bousculés et surtout, de pouvoir y croiser de typiques bars à tapas vénitiens (les « cicchetti ») et des restaurants fréquentés par les habitués du quartier (donc moins chers que sur les places bondées !). Ce quartier est vite devenu notre échappatoire de prédilection. Dès que nous n’en pouvions plus des foules: hop, on repartait vers le Cannaregio !
L’île de Burano:
Autre bonne nouvelle: on peut aussi s’échapper de la frénésie de Venise en mettant le cap vers les îles de la lagune. D’ailleurs, les bateaux qui s’y rendent sont justement amarrés le long de la Fondamente Nove, dans le quartier de Cannaregio. Il suffit d’à peine 30 minutes en bateau pour rejoindre les îles de Murano ou de Burano, par exemple. La première est réputée pour ses nombreux ateliers de verre, tandis que la seconde séduit grâce à… SES verts. D’ailleurs, juste à la sortie du bateau, les plus vigilants remarqueront un petit vignoble, presque caché autour d’une vielle église. Ensuite, impossible de manquer les autres… Dans le centre de Burano, les rues et canaux étroits ressemblent à des arcs-en-ciel en 3 dimensions, où le vert lime et vert forêt décorent la façade de plusieurs maisons et commerces, au côté des bleus, roses, mauves ou jaune serin… De véritables tableaux, composés de petits détails tout aussi intéressants: jardinières de fleurs, jarres de céramique, vignes grimpantes, etc. Là encore, il est possible d’avoir ces rues à nous tout seuls, pour peu qu’on y aille tôt le matin. A ce moment-là, on peut aussi visiter l’église en toute quiétude et être parmi les premiers clients à saluer les artisans et les bijoutiers qui travaillent le verre. Bien que le verre soit davantage la spécialité de l’île de Murano, on en retrouve aussi beaucoup à Burano.
Et la meilleure des nouvelles ? A vue d’œil, je dirais qu’environ 75% des visiteurs quittent Venise en fin de journée, pour regagner les navires de croisières ou la terre ferme (à Mestre), où l’hébergement coûte moins cher… Au coucher du soleil, la ville redevient donc beaucoup plus calme et le demeure, jusqu’à 9h30 le lendemain matin. Certes, l’hébergement à Venise même n’est pas donné, mais cette ville devient encore plus spéciale en soirée et au petit matin, lorsqu’elle reprend son souffle. Les gondoliers nettoient leurs embarcations, les Vénitiens se rejoignent au café ou au marché… Et à ce moment-là, on découvre une Venise plus tranquille, plus sage et décontractée; comme si une jeune actrice nous recevait dans sa loge, quelques heures avant le lever du rideau…
Voyez aussi:
https://nathaliedegrandmont.com/2016/05/18/italie-conseils-pour-decouvrir-pompei/
https://nathaliedegrandmont.com/2019/03/26/italie-quand-les-parcs-nationaux-cachent-des-tresors/
Informations pratiques:
S’y rendre :Toute l’année, Air France propose plusieurs vols quotidiens vers Rome et Venise, via Paris. En saison estivale, Air Transat et Air Canada proposent aussi des vols directs hebdomadaires entre Montréal et Rome. http://www.airfrance.ca
Pour circuler en Italie: Dès qu’on prévoit plus de 2 ou 3 trajets, les passes de train de Rail Europe peuvent s’avérer très utiles, surtout entre les villes principales. http://www.raileurope.ca
Suggestions d’hébergement: Pour y séjourner plusieurs jours, il devient avantageux d’y louer un appartement. La compagnie Loc’ Appart (bien représentée à Montréal) possède un vaste inventaire de maisons et d’appartements à louer à Venise, Rome et Florence, et souvent dans des quartiers résidentiels pleins d’ambiance. (1 866-975-2299; http://www.locappart.com)
Informations supplémentaires: http://www.italiantourism.com