« Road trip » de filles en Afrique du sud

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J’avais très envie de revoir l’Afrique, sa lumière, ses habitants et ses animaux ! Et voilà qu’un jour, j’ai eu la chance de rencontrer Nicole Fruhauf, la présidente d’Xplore Voyages : une spécialiste de l’Afrique australe et grande amoureuse de l’Afrique du sud. Et l’hiver dernier, alors qu’il neigeait à plein ciel à Montréal, nous avons commencé à rêver aux ciels d’Afrique…  Elle avait lancé l’idée, et je la trouvais beaucoup trop belle pour décliner une telle occasion !

Quelques semaines plus tard, nous nous sommes donc retrouvées à l’aéroport de Johannesburg, pour entamer notre superbe « road trip » de filles en Afrique du sud ! Ce pays étant très vaste, nous avions décidé de nous concentrer dans le nord uniquement: histoire d’y traverser les montagnes du Drakensberg, le Blyde River Canyon, le Kwazulu-Natal et le Swaziland (pays voisin enclavé), puis terminer avec quelques jours de safaris au Parc Kruger, bien sûr ! Résultat : nous avons roulé près de 3500 kilomètres au total, dont près de 600 en safari, dans différentes réserves animalières. Mais les émotions, les surprises et les rencontres ont été à l’image de cet immense pays ! Voici donc quelques-uns de mes coups de cœur de cet itinéraire et quelques trucs pour en vivre d’aussi extraordinaires, vous aussi…

Partir en auto-tour ? Ce qu’il faut savoir… 

Eh! Oui! Première belle surprise : l’Afrique du sud est l’un des rares pays où l’on puisse faire ses propres safaris, au volant d’une voiture… Et comme les infrastructures routières y sont de très bonne qualité, un circuit en voiture est tout à fait possible; y compris pour deux filles qui voyagent par elles-mêmes ! Mais, compte tenu des distances, il ne faut pas s’attendre à parcourir tout le pays. Dans chaque région d’Afrique du sud, il n’est pas rare d’avoir à rouler de 4 à 6 heures d’un lieu à l’autre… Par contre, ce pays possède de bonnes autoroutes : payantes mais bien entretenues, rapides et bien signalisées, avec des stations-services régulièrement. Lorsqu’on quitte les autoroutes, la majorité des routes secondaires sont aussi très belles, bien qu’il y en ait parfois quelques-unes en terre battue, ponctuées de nids de poule (notamment en montagne ou en brousse). Reste un défi : s’habituer à la conduite à gauche (leg des Britanniques). Mais on s’y fait assez vite, d’autant plus qu’en dehors des grandes villes, il n’y a pas énormément de voitures sur les routes. Un bon GPS s’avère très utile pour entrer et sortir des villes (Johannesburg, surtout); après quoi on peut se contenter de suivre les panneaux.

De façon générale, il est préférable de louer un véhicule 4×4 : pour les routes plus endommagées et surtout, pour pouvoir emprunter les petits sentiers de brousse dans les réserves animalières. Chose certaine, il est déconseillé de rouler la nuit : pour des raisons de sécurité et parce qu’il y a peu d’éclairage, même dans les villes ! D’ailleurs, lorsque vous arrêtez, privilégiez des stationnements avec surveillance. Vous verrez souvent des jeunes proposer ce type de service devant les magasins, les restaurants et un peu partout… Il suffit de donner quelques pièces, votre voiture est en sécurité et ce système fait travailler beaucoup de monde !

Première étape : Johannesburg et Soweto 

Avec ses 4 millions d’habitants, Johannesburg est la capitale financière et économique de l’Afrique du Sud, une des villes les plus riches d’Afrique et celle des plus grandes disparités sociales. Et comme elle est aussi très étendue, on s’épargne quelques casse-têtes en ayant recours à une compagnie d’excursion, qui peut vous emmener au Musée de l’Apartheid et dans le quartier de Soweto (South Western Township), célèbre pour ses révoltes anti-apartheid des années 1970-1980. Aujourd’hui, Soweto est un vaste quartier résidentiel, en pleine mutation, qui peut s’avérer difficile à comprendre sans la compagnie d’un bon guide. Et, quand c’est le cas, on comprend davantage toutes les complexités de l’apartheid, le défi d’un pays qui possède 11 langues officielles (dont le zoulou, la plus parlée), l’épanouissement d’une nouvelle classe moyenne dans Soweto et les nombreux obstacles qui leur restent à surmonter (pour l’éducation et la santé, notamment). En circulant dans ce quartier, on nous montre aussi ses nombreuses murales, les anciens bars clandestins, puis les immenses silos d’aération couverts de fresques, qui sont devenus le symbole de Soweto. Et, bien sûr, on peut difficilement quitter Soweto sans visiter l’ancienne maison de Nelson Mandela : remplie de photos, meubles et objets, qui nous racontent son parcours de militant, sa vie personnelle, son arrivée au pouvoir, etc. Très émouvant par moments, mais essentiel ! D’ailleurs, cette rue est la seule au monde à avoir hébergé deux prix Nobels de la paix :  Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu (qui habitait un peu plus loin). Les sud-africains en sont bien fiers, et avec raison ! http://www.mandelahouse.com

Les montagnes du Drakensberg:

Ensuite, nous avons mis le cap sur les montagnes du Drakensberg : un autre trésor national, classé sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces montagnes majestueuses démontrent bien l’immense diversité des paysages sud-africains, car certaines portions nous rappellent même le « far-west » américain. Dans le parc national Golden Gate (un autre parallèle avec les États-Unis !), les routes serpentent au milieu de montagnes élancées, de couleur feu, qui rappellent un peu celles de la Monument Valley. D’ailleurs, plusieurs disent que l’Afrique du sud possède aussi son « Grand canyon » : celui de River Blyde, situé dans la partie nord du Drakensberg. Mais ce canyon conserve bel et bien sa touche sud-africaine, puisque ses trois rochers emblématiques évoquent clairement la forme des huttes traditionnelles sud-africaines, qu’on surnomme les « Roundavels ».

Pour rayonner dans ces montagnes, nous avons fait escale à Clarens : une ville charmante, paisible et bien nantie, qui compte plusieurs maisons en location (sur AirBNB), à des coûts très raisonnables. C’est aussi une ville très sécuritaire, où l’on trouve de nombreux cafés, restaurants et galeries d’art, très agréables.

Saint-Lucia et ses hippos…

Ensuite, nous avons mis le cap vers le Kwazulu-Natal (la région des Zoulous), pour y faire escale quelques nuits, autour de l’estuaire de Saint-Lucia. Cette ville pourrait être surnommée « la capitale des hippopotames », car à la nuit tombée, certains d’entre eux envahissent les rues ou les parterres des hôtels qui bordent la rivière; comme en témoignent les nombreux panneaux qui nous mettent en garde… Chose certaine, mieux vaut les voir à partir d’un bateau ! D’ailleurs, comme ils sont des centaines à vivre dans la rivière Saint-Lucia, la compagnie d’excursion s’engage même à nous rembourser si on n’en croise pas au moins un ! Ce jour-là, ils étaient bel et bien au rendez-vous : nous avons pu observer plusieurs familles d’hippopotames (y compris quelques mâles en plein combat !), de même que plusieurs crocodiles, martins-pêcheurs et échassiers qui cohabitent eux aussi dans ce delta.

Saint-Lucia est aussi encerclée par le parc national Hluhluwe-Imfolozi, le seul dans cette région pour voir les « Big Five ». Fondé sur les anciens territoires de chasse du roi zoulou, ce parc est réputé pour sa population de rhinocéros blancs (la plus importante au monde) et de rhinocéros noirs. D’ailleurs, malgré son nom, le rhinocéros blanc est aussi gris que son confrère, mais se distingue de lui grâce à d’autres critères (la taille, la forme des lèvres et le régime alimentaire, notamment). A une trentaine de kilomètres au nord de Saint-Lucia, on rejoint également l’Isimangaliso Wetland Park, qui englobe notamment la très belle plage de Cape Vidal. http://www.kznwildlife.com

Suggestion d’hébergement : Situé à proximité des bars et restaurants du centre-ville, le Sunset Lodge propose une gamme de chalets : bien équipés (avec wifi gratuit), décorés avec des motifs africains et munis d’une petite terrasse. En plus d’être très serviables et efficaces (pour nous aider à organiser des excursions, par exemple), les propriétaires ont aussi emménagé une superbe terrasse et piscine extérieure, qui donnent vue sur la rivière. http://www.sunsetstlucia.co.za

 Au pays des Swazis

L’Afrique du sud possède des frontières communes avec la Namibie, le Botswana, le Mozambique et le Swaziland, un petit territoire enclavé entre le Kwazulu-Natal et le fameux parc national de Kruger. Bien que le Swaziland se traverse en quelques heures, il mérite tout de même une escale d’un ou deux jours, pour y voir de luxuriants champs de canne à sucre à perte de vue, des villages swazis et les montagnes Lubombo, qui couvrent presque la totalité de la partie est du pays, en formant une frontière naturelle entre le Swaziland et le Mozambique. Nous y avons fait escale à Mantenga, qui comprend notamment un petit centre commercial (avec beaucoup d’artisans) et le Village culturel Swazi, qui permet de voir le mode de vie, les huttes et les danses traditionnelles du Swaziland. Malgré sa petite taille, le Swaziland possède aussi quelques réserves animalières, dont le parc national Hlane Royal (pour les grands mammifères) et le sanctuaire animalier Mlillane. Comme ce dernier n’abrite pas les cinq grands mammifères, on peut s’y promener à vélo ou à pied; ce qui est très intéressant également ! Un contexte inédit pour apercevoir des zèbres, des impalas ou des phacochères et surtout, l’occasion idéale pour observer les termitières, les oiseaux et d’autres espèces auxquelles on accorde moins d’attention, la plupart du temps…

Suggestion d’hébergement : Mantenga Lodge. Outre ses chambres spacieuses et confortables, son restaurant offre une excellente cuisine- locale et internationale – avec des vues exceptionnelles sur le légendaire « Execution Rock ». Un excellent rapport qualité-prix également. http://www.mantengalodge.com

 Ciels d’Afrique et pattes de gazelles (au Parc Kruger) 

Quelques heures après avoir franchi la frontière nord du Swaziland (via la route de Piggs Peak, qui est très spectaculaire), on rejoint les limites du parc national de Kruger : le doyen des parcs sud-africains et surtout, le plus vaste de tous, puisqu’il couvre 350 km du nord au sud et 60 km d’est en ouest (210 000 km2). Par conséquent, à moins d’avoir quelques semaines à y consacrer, la majorité des visiteurs se concentrent dans la partie sud du parc, qui est plus facile d’accès et propose plus de services et camps de repos, pour rayonner. D’ailleurs, à moins d’avoir le budget pour séjourner dans les luxueux «lodges» des réserves privées (généralement aux abords du parc), les « camps de repos » du Kruger offrent plusieurs types d’hébergements, dont des tentes prospecteurs et des petites maisonnettes (en forme de huttes traditionnelles) très confortables (autour de 80$ par nuit, selon la saison). Généralement, ces aires de services comptent aussi une épicerie et un restaurant. Chose certaine, ces camps nous servent de base pour rayonner dans les secteurs du parc, dans la journée. Et, en résidant sur place, on peut franchir les portes du parc dès l’ouverture (vers 5h30 ou 6h, selon la saison); ce qui nous donne une chance supplémentaire d’apercevoir les fauves avant le lever du soleil, par exemple…

Une fois à l’intérieur du parc, il ne reste plus qu’à suivre nos intuitions et nos envies, tout en circulant sur les routes indiquées et en prenant soin de regagner les camps de repos (ou la sortie du parc) avant l’heure de fermeture (autour de 17h30 ou 18h, selon les saisons). En milieu de journée, lorsque la température commence à grimper, les animaux se font un peu plus rares… Moment tout indiqué pour retourner faire une sieste ou aller bruncher tranquillement dans les restaurants des camps de repos, en observant un troupeau de buffles dans la rivière, par exemple… Chose certaine, la brousse reprend vie en fin d’après-midi. Pendant les deux heures qui précèdent le coucher du soleil, de nombreux éléphants, buffles et une foule d’autres viennent s’abreuver près des points d’eau; et à un moment où la lumière est particulièrement belle… Croyez-moi, il y a de fortes chances pour que vos meilleures photos de safaris soient prises à cette heure « magique », qui porte si bien son nom par ici !

 En ressortant du Parc Kruger, nous nous sommes dirigées vers Bourkes, pour y voir les « marmites de géant », sculptées par des rivières bouillonnantes, qui se sont frayées un chemin dans ces vallées. Ensuite, nous en avons profité pour aller voir le Blyde River canyon (qui n’est pas très loin de Bourkes), avant de remettre le cap vers Prétoria et Johannesburg.

Nous avons retrouvé la capitale sud-africaine après 15 jours et près de 3500 kilomètres parcourus… Et pourtant, comme le dit si bien le dicton africain, nous n’avons vu que les oreilles de l’hippopotame… Et je rêve déjà de retourner voir le reste !

Un gros merci à Nicole, ma partenaire dans cette aventure ! Pour tous les kilomètres passés derrière le volant, les soirées de BBQ, les fous rires, et son incroyable passion pour la faune et l’Afrique du sud.

Voyez aussi mon texte sur les safaris, qui sera publié dans quelques jours. 

Informations pratiques :

Pour organiser votre auto-tour : Xplore Voyages. Nicole Fruhauf connaît très bien et aime beaucoup ce pays, qu’elle fréquente assidûment depuis une douzaine d’années.  Son agence organise des auto-tours et de nombreux voyages sur mesure, dans toute l’Afrique australe. Ils organisent aussi des voyages en petits groupes (avec des guides anglophones ou francophones) et des circuits exclusifs.  http://www.xplorevoyages.com

Hébergement: L’Afrique du sud propose une grande variété d’hébergements, pour tous les budgets. Dans les villes et en campagne, on trouve beaucoup d’appartements et de maisons en location (sur des plate-formes comme AirBnB) confortables et pour des prix raisonnables. S’ajoutent également des hôtels plus traditionnels, plus différentes formules de campings proposées dans les parcs nationaux.

Nourriture et coût de la vie: De façon générale, le coût de la vie est moins élevé qu’au Canada. Et, pour manger, le choix est tout aussi vaste; ce qui inclue de nombreuses chaînes occidentales. Comme les Sud-africains sont de grands amateurs de BBQ (les « braais », comme ils les appellent…), on peut en trouver dans les campings et chalets en location. Et toutes les épiceries vendent ce qu’il faut pour se préparer un  » braai » nous aussi…

Sécurité: Généralement, les hôtels de Johannesburg sont situés dans les quartiers bourgeois, bien protégés. On déconseille de s’aventurer seuls dans le centre-ville et de rouler la nuit. Mais, en dehors des grandes villes, l’atmosphère est plus détendue. Il suffit de respecter les règles de prudence de base, mais on ne se sent pas en danger.

Informations complémentaires : http://www.southafrica.net

 

 

4 commentaires sur “« Road trip » de filles en Afrique du sud

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