Vous êtes amateurs de café ? Moi aussi… Et je dois avouer que je l’apprécie encore plus depuis que j’ai eu la chance de parcourir « le Triangle du café« , en Colombie… Car non seulement cet itinéraire sort-il des sentiers battus, il nous donne aussi la chance de découvrir le terroir du café et l’incroyable travail des « cafeteros », à qui l’on doit notre cher café matinal…
La Route du café:
« En Colombie, seize départements et près de 540 000 familles vivent de la production du café », expliquait notre guide. D’ailleurs, trois de ces départements (Quindio, Calda et Risaralda) forment ce qu’on appelle le Triangle du café, qui produit à lui seul 40% de la production nationale. Pour s’y rendre, il faut quitter les plages de la côte, bien sûr, et mettre le cap vers Pereira ou Armenia, accessibles par de courts vols intérieurs (proposés par la compagnie Avianca).
Cette région a commencé à mettre en place la Route du café : un circuit agro-touristique qui regroupe des haciendas, des attraits touristiques et un immense parc thématique… du café ! Selon Teresita Sabogal, propriétaire de l’hacienda Combia, le climat a beaucoup changé en Colombie depuis dix ans. «Les routes – et le pays en général – sont devenus beaucoup plus sécuritaires; ce qui permet le développement de meilleurs produits touristiques.» Pour le moment, on sent bien que cette Route du Café est encore en développement. Néanmoins, elle regroupe déjà une trentaine d’haciendas du café, et ce, seulement dans le département du Quindio. Dans la plupart des cas, il s’agit d’anciennes fermes familiales que les propriétaires ont transformé en petits hôtels (de 10 à 20 chambres); tout en continuant d’exploiter leurs champs de café, bien sûr ! Résultat : on se retrouve au cœur de l’action; en contact avec la nature, les collines de café qui s’ étendent à l’infini et tous les artisans qui travaillent aux différentes étapes. A l’Hacienda Girasoles, par exemple, on se réveille au chant du coq et des nombreux oiseaux qui peuplent les collines tout autour. Puis, peu après, on entend les équipes de cueilleurs qui arrivent dans les champs. La forme de la montagne (en amphithéâtre) nous renvoie l’écho des bruits secs et saccadés des grains, que les cueilleurs lancent au fond de leurs chaudières. D’autres, comme l’Hacienda Combia, sont un peu plus luxueuses; notamment parce qu’on y retrouve une abondance de fleurs, des antiquités qui décorent toutes les aires communes et une piscine très invitante, avec vue sur les montagnes.
La Route du café ne comprend pas que des haciendas. On peut aussi prendre le pouls de la vie locale en s’attardant au marché de Calarca ou en arpentant les rues d’Armenia, la capitale du département du Quindio. Un autre site surnommé Recuca (pour Recorrido de la cultura cafetera) nous permet d’assister à toutes les étapes de la production du café : de la collecte des grains jusqu’à la torréfaction. Les guides nous expliquent le processus de séchage des grains, les méthodes traditionnelles qu’on utilisait pour les moudre, la torréfaction et même l’étiquette liée à la dégustation du café.
Mais ce jour-là, ce sont les cueilleurs de café qui ont su capter notre attention et notre admiration. Nous les avons croisé dans les champs et nous avons pu les suivre pendant quelques heures; ce qu’ils ont accepté avec beaucoup de générosité. Premier constat : incroyable la rapidité avec laquelle ils ramassent les précieux grains rouges! « Les meilleurs collecteurs peuvent ramasser jusqu’à 150 kilos par jour »; nous explique l’un d’eux. Ce jour-là, à la pesée, le champion du groupe en avait ramassé 98 kilos. Et comme le cours du café se situait à 350 pesos par kilo; sa journée lui avait donc permis d’empocher environ 35000 pesos, soit l’équivalent de 17$ US. Pour dix heures de sueur et de dur labeur, passées au milieu des moustiques et d’une abondante végétation qui les égratigne sans arrêt… Et ironiquement, sans jamais prendre de pause… café.
En effet, cela peut sembler étrange mais plusieurs Colombiens avouent très candidement qu’ils n’en boivent pas du tout, préférant de loin la bière ou l’aguardiente ! Et lorsqu’ils en boivent, ils le préfèrent très faible, lui ajoutant souvent deux laits et autant de sucres… Un sacrilège ? Peut-être… Mais à leur défense, il faut dire que TOUT le café de première qualité est destiné à l’exportation. Seul le café de seconde qualité demeure sur place, pour la consommation locale. A l’instar d’autres pays producteurs de café, ce n’est donc pas sur place qu’on apprécie leur café à sa juste valeur, mais une fois revenus à la maison… Malgré cela, la Route du café, elle, nous réserve de belles rencontres: aussi percutantes qu’un expresso bien serré !
Merci braves « cafeteros » ! Levons nos tasses à leur santé !
Voyez aussi:
Mexique: Complètement tequila!
Pérou: les trésors de la Vallée sacrée
Informations pratiques:
Pour faire la « Route du café » : Le voyagiste Canandes se spécialise dans les circuits en Amérique centrale et en Amérique du sud. Basée au Québec, cette compagnie propose donc plusieurs circuits en Colombie, dont un circuit guidé de 10 jours et 9 nuits (Les « Richesses colombiennes »), qui englobe Bogota, Carthagène, la région du café et la spectaculaire Vallée del Cocora. La route qui y mène serpente entre 1800 et 2400 mètres d’altitude: sur des petits chemins de terre, enserrés par des ruisseaux, des pâturages perchés à flanc de collines et de hauts sommets, couverts de palmiers géants. www.canandestour.com
Informations complémentaires sur le pays: www.colombia.travel